10 trucs pour faciliter l’apprentissage de l’orthographe

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Langue encensée par les poètes, les écrivains et tous les amoureux des lettres pour ses tournures stylistiques, ses richesses linguistiques et historiques, le français n’en est pas moins une langue difficile à maîtriser, complexe… et complètement barrée!!

Une langue opaque

C’est -à-dire que ce qu’on écrit n’est pas forcément prononcé, et ce qui est prononcé n’est pas forcément écrit (au contraire par exemple de l’espagnol où il n’y a pas de surprise à chaque coin de mot!).
Le son [oi] s’écrit o-i alors qu’un enfant aura tendance à l’écrire w-a! Logique, non?
Le phonème [f] peut s’écrire p-h. Quelle lubie!
Le son [in] s’écrit de 9 manières différentes: in, ain, ein, un, yn, ym, im, um, aim…
Le son [s] peut s’écrire s, ss, c, ç et même t!
Sans oublier les lettres finales muettes, les homophones, les accents et bien évidemment les exceptions!! Bah, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué!

Une langue vivante

Vous me direz que c’est justement cela qui fait la richesse de notre langue, toutes ses incongruités, son étymologie biscornue, ses raretés, les jolis mots qui forment les jolies phrases. On reproche assez à nos jeunes de la malmener et de l’appauvrir avec leurs anglicismes, leur langage sms et la réappropriation de mots dont on change et on oublie le sens originel. Pourtant c’est bien ce qu’on appelle une langue vivante, une langue qui mute, évolue, s’adapte au monde qui l’utilise pour optimiser sa communication. Mais, il faut bien l’avouer, parfois  on a mal aux yeux quand on lit certains messages sur le net. Au mieux je remarque l’erreur et mon esprit la corrige pour garder la fluidité de la compréhension ; au pire je ne comprends rien et je dois relire 3 ou 4 fois en balayant toutes les significations possibles pour découvrir ce qu’a bien voulu dire son auteur.

Une langue difficile

Personnellement je ne me souviens pas d’avoir galéré en orthographe. Certes ça demandait de l’entrainement, beaucoup de mémoire et d’énergie, mais je n’ai pas eu de difficultés majeures. Quels ne furent pas ma surprise et mon désarroi quand ma fille buta sur ses premiers apprentissages. Où était donc le problème? N’avait-elle pas hérité de mes bons gênes? … mmh, prétentieuse, va…
Elle redoutait le jour de la dictée à l’école, et ses résultats étaient en dents de scie malgré tous ses efforts. Au regard de ses copies, ma fille semblait totalement perdue: des oublis de lettres, des inversions, des confusions de sons… Incompréhensible, alors que le soir précédent, elle savait écrire ses mots correctement. Que se passait-il donc dans la nuit?

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Mauvaise méthode

Comme la plupart des parents, on applique une méthode qu’on connait, en général toujours la même depuis des décennies, même si elle n’a pas forcément fait ses preuves sur nous. Donc Pitchounette recopiait ses mots plusieurs fois sur une feuille, je les lui dictais après et c’était bon… Et c’était pas bon du tout, en fait! Et ses résultats empiraient.
J’ai alors fouillé le web, acheté des bouquins sur le sujet, et enfin je suis arrivée à sélectionner plusieurs astuces faciles, ludiques et surtout efficaces à long termes. Car cette « mauvaise méthode » ne fait absolument pas fonctionner de façon optimale notre mémoire et n’ouvre pas le champ à toutes les possibilités dont dispose un enfant pour se faciliter une tâche. Il y a plusieurs façons de mémoriser des informations. Voici les trucs qui marchent le plus avec Pitchounette:

Solliciter nos sens et créer du sens

1 ♦   Rechercher des mots de la même famille (barrer, barrage, barrière, barricade…)

2 ♦   Étudier la structure du mot (préfixe, radical, suffixe), faire des analogies avec d’autres mots (-eur : facteur, professeur, déménageur, cambrioleur…)

3 ♦   Créer des ritournelles mnémotechniques (le maire va à la mer avec sa mère… toujours à toujours un S…) des histoires courtes, rigolotes à inventer.

♦   Mettre les mots en contexte (ne pas vouloir faire apprendre par exemple 5 mots dans le vide par cœur chaque jour: liste de mots invariables, mots sans aucun rapport entre eux…) C’est plus facile quand la forme est associée à un sens.

5 ♦   Écrire et plier: écrire le mot sur une feuille, plier la feuille de sorte à faire disparaitre le mot, tenter de le réécrire, recommencer l’opération autant de fois que nécessaire  (écrire 3 fois un mot l’un à côté de l’autre ne sert à rien, il faut cacher le mot à chaque fois pour faire réellement travailler la mémoire)

6 ♦    Épeler le mot à l’endroit… et à l’envers (ça peut sembler stupide mais je ne sais pourquoi ça marche du tonnerre!)

7 ♦    Écrire sur des supports insolites (sable, fenêtre, tableau blanc, neige, buée…)

8 ♦    Écrire le mot avec son doigt ( ou ses pieds ) dans l’air, en fermant (ou pas) les yeux

9 ♦    Parfois l’étymologie a du bon (« loup » a un p final car il vient de « lupus »…)

10 ♦ Et la grammaire avec ses règles bien carrées aident aussi (pour différencier à et a…)

Nota bene

Dans les moments de mémorisation l’enfant peut ressentir le besoin de bouger, c’est normal, on mémorise mieux en action. Laissez-le se balancer sur sa chaise, faire des équilibres, jouer avec un ballon, dessiner des très grandes lettres avec les jambes (ça marche aussi!) ou encore rire, chanter et inventer des histoires abracadabrantes pour se souvenir de ces fichus mots!

Pour certains enfants, passer par l’écrit (avec papier-stylo), qui peut être déjà fastidieux en soi, n’aide en rien la mémorisation. Au contraire… Laissez l’enfant trouver ce qui lui convient le mieux. Mixez les astuces entre elles et adaptez selon l’humeur du jour… ainsi que l’âge de l’enfant.

La dictée est un exercice dont l’intérêt est tout à fait discutable (je n’en débattrai pas ici). Mais il est tout de même important de rappeler que, si elle est utilisée, elle ne doit jamais être une sanction, mais bien un outil d’apprentissage. Personne n’est capable de trouver au hasard l’orthographe d’un mot qu’il n’a jamais rencontré (ou alors c’est un gros coup de bol!)

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J’espère que ces astuces vous aideront, vous et surtout vos enfants. Pitchounette a fait depuis de beaux progrès et l’orthographe n’est plus une corvée.
Si vous avez d’autres trucs n’hésitez pas à les partager dans les commentaires, je serai ravie de vous lire 🙂

Bloomingez-vous!

2 réflexions sur “10 trucs pour faciliter l’apprentissage de l’orthographe

  1. Val dit :

    Plein de bonnes idées !
    Les ritournelles et les petits poèmes amusent petits et grands !

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