Qu’est-ce qui fait la réussite des uns et les échecs des autres ? Qu’est-ce qui poussera un individu à rebondir au lieu de sombrer après un cuisante défaite ? Qu’est-ce qui nous pousse à abandonner à la première difficulté ou bien à persévérer envers et contre tout ? Quelles sont les clés du succès ?
Des questions que l’on se pose évidemment tous car nous sommes confrontés chaque jour à des choix de vie. Nous bataillons avec nos regrets, nos espoirs, nos ambitions et nos peurs. Il y a des jours ou ça va, d’autres où c’est la cata ! Des hauts et des bas… et quand ce sont les bas qui l’emportent sur notre moral, c’est toute notre façon d’appréhender nos rêves qui est remise en cause.
Pour Carol Dweck, professeur de psychologie à l’Université de Stanford, auteur du livre
Changer d’état d’esprit : Une nouvelle psychologie de la réussite
il existe principalement 2 types de pensée, 2 états d’esprit qui gouvernent chaque individu :
L’état d’esprit fixe
on sait ou on ne sait pas, on est doué ou on ne l’est pas. Rien ne peut changer l’ordre des choses. On est borné à un certain potentiel et on ne peut pas en changer. Malgré tous les efforts du monde, on est persuadé qu’on ne pourra pas espérer plus. La moindre erreur nous rappelle nos limites. Pourquoi alors se fatiguer ? On est nul en maths, eh bien, on le restera toute sa vie, rien ne changera jamais cela. C’est comme ça.
L’état d’esprit de développement
Celui est souple, mobile, adaptable, peut évoluer et s’améliorer constamment… pourvu qu’on fournisse les efforts nécessaires. Notre capacité à apprendre est infinie et tout est possible. On est nul en maths, eh bien, entrainons-nous, travaillons, et apprenons de nos erreurs. Nous améliorerons ainsi nos capacités et ouvrirons continuellement de nouvelles perspectives à nos rêves.
Changer d’état d’esprit : Une nouvelle psychologie de la réussite
Mmmmmhhh…
Vous allez me dire : C’est bien beau tout ça mais si j’appartiens à la mauvaise catégorie, c’est fini pour moi ! Voilà ti pas que se pointe à la vitesse de l’éclair un état d’esprit bien fixe, n’est-ce pas mon cher ami… Eh bien, rassurez-vous : la bonne nouvelle c’est que nous pouvons TOUS basculer d’un côté à l’autre ! Si nous sommes du genre « état d’esprit fixe » qui apparemment est celui qui nous met souvent des bâtons dans les roues, nous pouvons tout à fait entrainer notre pensée à percevoir le monde différemment et se construire graduellement un état d’esprit de développement afin de nous découvrir plus de souplesse et d’horizon…
Évidemment l’article est écrit pour des parents qui veulent accompagner, motiver et ouvrir leurs enfants vers un monde de possibles, mais comme souvent il vaut aussi pour les adultes eux même.
Donc voici comment :
Prendre conscience que le cerveau grandit constamment
Apprendre transforme notre cerveau physiquement. Tout comme le ferait un bodybuildeur qui soulève des poids pour gonfler ses muscles, nous pouvons faire de même avec notre cerveau. Plus on le stimule, plus on le défie, plus on l’entraine à réfléchir, plus il apprend, et plus il se muscle et améliore ses facultés pour nous servir du mieux qu’il peut. Ce phénomène s’observe directement sur la physiologie du cerveau qui va accroître physiquement son réseau neuronal. (Et cela vaut pour tous les âges !)
J’ai traduit un document créé par Carol Dweck destiné aux écoliers pour qu’ils se rendent compte de leur potentiel. Que ce n’est pas parce qu’on les a étiquetés « nul en maths », « doué en sport » ou encore « dans la moyenne »… qu’ils doivent y croire, s’y conformer et surtout qu’ils ne peuvent pas sortir de cette case. Cliquez ici
Faire des compliments uniquement sur le processus
Sur la façon de faire, et non sur le résultat.
Complimenter sur les efforts fournis, leur régularité, les stratégies utilisées, la recherche de nouveaux challenges, la planification d’objectifs, la persévérance…
Faire prendre conscience que le résultat n’apporte au final pas grand-chose, c’est le processus qui décuple les capacités du cerveau. C’est tout le chemin qu’on a parcouru pour arriver là où on est aujourd’hui qui nous a enrichi de par nos remises en cause, nos doutes, nos erreurs, nos entêtements, nos efforts et nos joies. Au final ? Qu’on ait gagné ou pas la médaille, notre besoin fondamental de reconnaissance sera récompensé de toute façon par ces progrès et l’enrichissement personnel qu’ils nous ont offert.
Oublions donc les « c’est bien », « c’est super », « c’est très joli »… n’importe quoi peut entrer dans cette catégorie de compliments fourre-tout !
Mais si on s’attarde sur les qualités qu’a développé ou utilisé son enfant, alors ça change tout !
« J’apprécie ton choix de couleurs qui donne de l’énergie à ton dessin. »
« Tu as fait preuve de camaraderie et de compassion quand Théo est tombé. Il a été très touché. »
« Tu as réussi ton interro grâce à ta détermination et ta régularité. Bravo ! »
« J’ai apprécié que tu essaies toutes sortes de stratégies pour résoudre ce problème de maths jusqu’à ce que tu trouves la solution. »
ou encore, pour l’aider dans ses efforts:
« Chacun apprend d’une façon différente. Cherchons ensemble la façon de faire qui te convienne le mieux. »
Encourager la prise de risque, la possibilité de se tromper et le retour sur erreur
Les erreurs ou les échecs apprennent aux enfants d’importantes leçons de vie. Leur faire découvrir les nombreuses personnalités qui ont bien souvent échoué avant de parvenir à leurs objectifs (J.K. Rowling, Walt Disney, les Beatles, A. Einstein…) est un bon point de départ pour leur donner des rêves à réaliser.
Il est vrai que nous vivons dans une société où l’on pointe facilement du doigt la faute, la moindre petite faille, où l’on rit de celui ou celle qui échoue. On décourage d’avance les petites ambitions sur lesquelles nous-même avons échoué parce qu’il est hors de question que d’autres y arrivent. Et c’est vrai aussi pour le succès où les jalousies se déchainent tout autant et pousse les lauréats à minimiser, banaliser leurs réussites ou encore les cacher sous un voile honteux.
S’entrainer à remarquer le point positif et le dire. Un progrès est un progrès, aussi petit soit-il. Rome ne s’est pas faite en un jour, que diable ! Et surtout faire remarquer à nos enfants que nous avons vu ce progrès. Ce tout petit progrès qui a déjà créé des milliers de connexions ramifiées dans leur cerveau et qui fait qu’ils ne sont plus les mêmes qu’hier. Que leurs efforts sont payants, qu’ils sont remarquables ! Soyez fiers pour qu’ils soient fiers d’eux.
Échouer est juste une autre façon de dire Apprendre.
Avoir des conversations « débriefing » quotidiennes
Au dîner, dans la voiture, à l’heure du coucher… Posez-lui des questions sur sa journée :
« Qu’as-tu appris de nouveau aujourd’hui ?
Quelles erreurs as-tu faites qui t’ont appris quelque chose ?
Qu’as-tu fait aujourd’hui qui t’a demandé des efforts ?
Tu es certainement devenu plus intelligent aujourd’hui, raconte…
Qu’est-ce que t’as apporté ce travail? »
Racontez-lui aussi votre journée, vos difficultés, vos joies, vos doutes, comment vous avez résolu tel ou tel problème. Ou encore comment vous pouvez procéder la prochaine fois que vous serez confronté à cet ennui. Ne pas hésiter à lui demander conseil, vous seriez surpris de ses réponses.
Savoir s’encourager soi-même et changer son discours intérieur
Ne JAMAIS se dévaloriser. Vous ne diriez en aucune façon toutes ces méchancetés que vous vous dites si souvent, à votre meilleur(e) ami(e), n’est-ce pas ? Alors pourquoi vous laissez-vous traiter de la sorte par cette petite voix vicieuse ? Et ne la laissez pas s’échapper de votre bouche pour engluer le cerveau de vos chérubins. Car ce qu’on dit aux enfants devient leur petite voix à eux…
Apprenez à vos enfants à être gentil et tolérant avec eux même. A être doux et de bon conseil. Et adoptez vous aussi le même langage à leur encontre… ainsi qu’envers vous-même…
Au lieu de : « C’est trop dur ! »,
essayons plutôt : « ça va demander du temps et des efforts ! »
Au lieu de : « J’ai fait une erreur. »,
optons pour : « cette erreur va m’apprendre à faire mieux au prochain essai. »
Et rajoutons ce petit mot magique dès que possible : « Je n’y arrive pas… encore! »
et vous verrez de nouvelles portes s’entrouvrir…
Vous pourrez trouver ici un tableau à télécharger pour les enfants afin de stimuler positivement cette petite voix intérieure souvent bien mal éduquée.
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Article basé sur les travaux de Carol S. Dweck
Conférences et vidéos Youtube
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