On explique une expérience réalisée sur des rats.
1) On nourrit des rats qu’avec du sucre, autant qu’ils en veulent. Ils ne prennent aucun poids.
2) Puis on les nourrit avec du gras exclusivement. Ils prendront un peu de poids mais ne mangeront pas autant que pendant le premier régime, car une alimentation riche en lipide est plus calorique et leur corps le leur signalera rapidement.
3) Enfin on leur propose du « cheesecake » c’est-à-dire glucides et lipides combinés en un même aliment (crème et sucre). Ils commencent alors à grignoter tout au long de la journée de façon compulsive, prennent beaucoup de poids et deviennent de plus en plus sédentaires. Ils ne mangent plus par nécessité mais par plaisir. Cette combinaison fonctionne comme une drogue, ça ne leur rapportent rien sinon du plaisir.
Cette combinaison gras/sucre surcharge le circuit « récompense » du cerveau nous empêchant de nous arrêter de manger. C’est une combinaison qui n’existe nulle part dans la nature. Fait plus surprenant encore, la quantité de glucides par rapport aux lipides détermine à quel point les rats vont aimer ou pas un aliment. La combinaison préférée est 50 % sucre / 50 % gras.
Les produits industriels sont pointés du doigt puisque ce sont eux qui combinent à merveille ce ratio fatal de gras et de sucre, que l’on ne trouve absolument pas dans des aliments non transformés, et qui interfèrent directement avec notre cerveau et son circuit « récompense ».
Une petite expérience supplémentaire est réalisée dans la rue auprès des américains d’un côté et des anglais de l’autre. Ils doivent choisir sur le plateau qu’on leur présente le donut qu’ils préfèrent entre différentes sortes. Le donut gagnant est celui « nature » où la quantité sucre/gras est équivalente, que ce soit d’un côté ou de l’autre de l’Atlantique.
Au final, ce ne sont ni les glucides ni les lipides les responsables de l’augmentation des maladies de notre société occidentale, mais leur terrible combinaison qui nous rend totalement dépendants et affecte gravement tout notre métabolisme ainsi que notre cerveau.
Les jumeaux, dont l’un est médecin, conseillent de supprimer tous les aliments industriels où cette combinaison est utilisée massivement puisqu’on ne parvient plus à s’arrêter d’en manger quand on commence. Ils déconseillent aussi toutes les alimentations riches en lipides et insistent sur la pratique du sport afin de garder ses muscles en bonne santé.
Réflexions personnelles – sugar vs fat:
Le cœur est un muscle
Perdre du muscle n’est jamais bon, le coeur est un muscle et l’affaiblir entraîne de graves conséquences. Dans un récent reportage sur Arte, Le jeûne, une nouvelle thérapie ?, on explique que lorsque le corps a besoin d’énergie en étant privé de sucre, il en cherchera effectivement ailleurs et utilisera d’autres ressources pour pourvoir à ses besoins en glucose. Le régime cétogène est basé sur notre capacité à transformer les graisses en énergie. Notre corps va alors convertir les acides gras de nos stocks de graisses mais aussi les protéines de nos muscles en acides aminés puis en glucose en passant par différentes étapes pour trouver le sucre dont il a besoin. Ce processus émet des corps cétones que l’insuline gère tout autant que le glucose (d’où le nom de « cétogénèse »). Par conséquent, il devient clair qu’alors, nous sommes obligés de compenser ces pertes de protéines pour pouvoir combler nos déficits musculaires causés par un tel régime, et ainsi protéger notre cœur .
Protéines, protéines!
D’ailleurs, les régimes issus du monde du fitness, basés sur les protéines et le « bon » gras et l’élimination partielle ou totale du sucre, conseillent une supplémentation en protéines. La plupart du temps on utilise, ce qu’on appelle, de la « whey » c’est-à-dire une poudre de protéine issue du lait, la caséine, qui est très controversée par certains scientifiques. Dans leur livre, Le rapport Campbell, T. Colin Campbell et son fils Thomas M. Campbell dénoncent les régimes hyperprotéinés, dont la consommation abusive de produits laitiers et par conséquent de la protéine du lait, la caséine. Ici, les protéines ne sont jamais remises en cause. L’alimentation riche en lipides suivie par Xand est pourtant aussi riche en protéines animales.
À la lumière des informations apportées par ce reportage, on comprend mieux pourquoi il est important d’ingérer une quantité adéquate de protéines (voire plus que réellement nécessaire) puisque, privé de sucre, le corps pioche aussi dans les muscles pour fabriquer le glucose dont il a fondamentalement besoin.
restrictions et envie
Ces régimes hyperprotéinés hypocaloriques (dont Atkin, Weight Watcher, Dukan…) sont très efficients sur la perte de poids (Xand a perdu 3,5kg. en un mois) et le déstockage des graisses. Mais la contrepartie n’est jamais explicitée. L’ingestion d’aliments gras conduit inévitablement au stockage de ces graisses si quelques glucides sont avalés (puisque le corps privilégiera l’utilisation des glucides pour lui fournir de l’énergie) d’où une reprise rapide du poids perdu, voire plus, suite à l’arrêt du régime. Effectivement ces régimes induisent des privations excessives (restrictions caloriques, rationnement, interdiction…) qui aboutissent inévitablement à une sensation de manque et d’envie insatiable de sucre. De plus ils conduisent apparemment à une mauvaise gestion du sucre, la production d’insuline devenant inefficace et épuisante.
Adaptabilité ou épuisement?
Lors d’une alimentation basée sur les glucides, cette amélioration de notre corps à gérer une glycémie sanguine élevée n’est pas approfondie ni mise en valeur. Court terme, long terme, le documentaire reste flou. Autant il est clairement constaté qu’un régime lipidique conduit directement au diabète et affaiblit le cœur après un mois, autant les résultats prometteurs d’un régime glucidique ne sont pas valorisés sur la même période. Il est plutôt sous-entendu que le corps va s’adapter pendant un temps mais qu’à la longue, il s’épuisera tout autant.
Le test cycliste peut aussi nous interpeller différemment. Après 12 heures de jeûne, tous les deux ont un taux de sucre sanguin pratiquement similaire. Xand parvient apparemment mieux que Chris à tenir la distance après 45 minutes d’efforts. Mais connaissant les analyses sanguines finales de Xand, qui est à la limite de développer un diabète, on est en droit de se demander si cette gestion différente, voire plus lente de son sucre sanguin serait plutôt dû à un épuisement corporelle qu’à de meilleures capacités athlétiques à surmonter une épreuve d’endurance ?
Animal vs végétal
Les frugivores, qui ont une alimentation basée exclusivement sur le sucre (cf. Le livre 80/10/10 du Dr. Douglas Graham) et qui la suivent depuis des années, semblent avoir une santé de fer ; il n’est pas rare d’ailleurs qu’ils montrent régulièrement leurs bilans sanguins et leurs performances sportives sur des vidéos Youtube.
Aussi, de plus en plus de personnes, que la médecine traditionnelle appellent des « exceptions », ont réussi à sortir du diabète, à réduire leur cholestérol ou encore à maîtriser, voire neutraliser, un cancer en expansion, en changeant radicalement d’alimentation, se tournant vers le crudivorisme et les aliments végétaux bruts non transformés.
Bon gras, mauvais sucre… ou l’inverse?
On ne montre pas ce que mangent exactement les jumeaux au quotidien. L’alimentation riche en gras est peu fournie en légumes et est essentiellement d’origine animale. Est-ce qu’une alimentation grasse mais essentiellement végétale (avocats, oléagineux…) aurait eu les mêmes conséquences ?
L’alimentation riche en sucre peut être très variée en légumes et fruits et couvrir tous nos besoins en nutriments et acides aminés. Mais ici, il semblerait, au dire de Xand, que son jumeaux s’est littéralement goinfré de cochonneries en tout genre. Ce qui, au vu des résultats sur un mois, est tout de même très intéressant. Ce n’est sans doute pas de cette façon que l’on arrive à nourrir son corps au sens strict du terme, en lui apportant ce qu’il lui faut en nutriments/minéraux/acides aminés, mais ce dernier a su parfaitement gérer l’excès de sucre, quelque soit sa forme ingérée.
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Il est évident, à la suite de ces résultats, que glucides et lipides ne font pas bon ménage. Il semblerait qu’il faille choisir son camps… ou plutôt trouver un juste équilibre entre les deux pour protéger au mieux notre santé (et notre planète)?
Et se rappeler que manger c’est se nourrir, et non pas se remplir.
Voili voilou, n’hésitez pas à partager vos propres réflexions.