Mon histoire : une Alsacienne qui devient végétarienne… ou comment le végétarisme a changé ma vie
Toute petite déjà, je faisais de la résistance.
Je refusais de manger de la viande de cheval. Je pratiquais l’équitation et j’adorais panser mon cheval avant de le monter, sentir son souffle chaud sortir de ses naseaux de velours et passer ma main sous sa crinière.
Je refusais aussi de manger du lapin. Nous passions souvent nos week-end chez une de mes tantes qui avait une ferme et dès mon arrivée je me précipitais vers les clapiers pour aller caresser les lapins, chaque lapin l’un après l’autre. J’allais leur cueillir des pissenlits frais, des trèfles et de l’herbe juteuse. Lorsqu’ils avaient des petits, j’étais encore plus à les dorloter, j’en avais dans les bras toute la journée.
Il était hors de question que je conçoive un seul instant qu’on tue ces bêtes que j’aimais profondément et que je les mange.
Pourtant je me régalais du gigot-flageolets que ma grand-mère préparait le dimanche, de salade de cervelas ou encore d’escalopes panées accompagnées de spaetzles à la crème. Pour la plupart de ces plats je ne faisais pas vraiment le rapprochement entre la viande et l’animal. L’agneau devient gigot, le cochon un cervelas, le veau une escalope, et il est plus facile de l’oublier…
Le problème…
Devenue indépendante, j’ai continué à cuisiner comme ma grand-mère et ma mère me l’avaient transmis. Pas encore à l’aise avec les fourneaux, tradition et simplicité, ça m’allait très bien. Cordon bleu, poulet rôti, charcuterie, filet de saumon en papillote, crevettes, et voilà… sans oublier MacDo bien évidemment.
Je n’ai jamais eu de problème de poids, mis à part 2-3 kilos qui se sont ajoutés à 20 ans dues à la prise de la pilule. C’est seulement après ma grossesse que j’ai commencé à grossir suite à une dépression (une vingtaine de kilos).
J’appliquais donc la méthode basique pour maigrir qui consistait à manger moins… et je mangeais de moins en moins.
Cependant, malgré le peu de nourriture que j’avalais, mon corps refusait catégoriquement de se débarrasser du moindre centimètre cube de gras. J’étais désemparée. Jusqu’au jour où…
Un magazine…
Ma prise de conscience alimentaire a commencé ce jour au bord d’une piscine allongée au soleil alors que je lisais un magazine people. Une double page y décrivait différents régimes de stars. J’ignore pourquoi celui-là m’a interpelé plus qu’un autre, mais j’ai immédiatement fait des recherches sur le régime à Indice Glycémique.
Et j’ai découvert un autre monde ! Jamais nulle part ailleurs dans aucun média je n’avais entendu parlé de ce concept. L’Indice Glycémique.
Et j’ai enfin réussi à perdre une partie de mon surpoids, et même assez facilement. J’évitais les aliments à IG élevé en mangeant à ma faim de bons petits plats.
Une fois plongée dans l’univers de la nutrition, je me suis prise au jeu. Alors que je ne m’y étais jamais intéressée auparavant, de fil en aiguille, j’ai découvert des modes d’alimentations insoupçonnés : régime protéiné, véganisme, crudivorisme… Youtube, sites internet, livres, reportages…
Un reportage sur Arte…
Ce documentaire m’a marqué plus que les autres et a encore une fois changer mon alimentation, cette fois-ci par rapport aux produits d’origine animale. Je ne me souviens plus de son nom mais on y révélait le fonctionnement des élevages porcins en France.
Des images que personne ne veut voir, insoutenables. J’en ai pleuré, pleuré pour des cochons…
Une réunion de différents scientifiques autour d’une table ronde d’accord pour dire que le jambon et la charcuterie industriels étaient la dernière chose qu’ils donneraient à manger à leurs enfants (alors que je donnais régulièrement, en mère consciencieuse et aimante, du jambon-coquillettes à ma fille!).
Alsacienne de souche, je me suis résolue à éliminer la viande de cochon de notre alimentation… et peu à peu les autres viandes.
Je ne pouvais plus cautionner cette horreur avec mon argent.
J’ai bientôt aussi réduit nos produits laitiers et me suis tournée de plus en plus vers une alimentation végétale et bio.
Mon végétarisme a d’abord été choisi pour le bien-être animal.
Néanmoins j’ai constaté rapidement une grande amélioration générale de mon état de santé. Et aujourd’hui l’argument que je donne en premier en faveur d’un choix d’alimentation végétale, c’est la santé… parce que malheureusement le bien-être animal indiffère.
Un livre…
C’est le livre à lire pour quiconque s’intéresse à l’alimentation végétale et son incidence sur la santé : Le Rapport Campbell du professeur T. Colin Campbell.
On y apprend que les cancers et les maladies cardio-vasculaires qui envahissent notre société occidentale sont dus à la surconsommation de protéines animales.
Ces fameuses protéines qu’il faut absolument consommer en grande quantité sous peine de se transformer en spaghettis ramollis.
Eh bien, ce sont celles-là même, ironie du sort, qui se retournent contre nous et sapent notre santé insidieusement.
Une vidéo Youtube…
Un reportage sur le véganisme, dont je ne me souviens ni du nom ni de l’auteur, mais qui a confirmé mon orientation alimentaire.
Il y a toutes sortes de théories basées sur notre anatomie pour tenter de montrer que notre nature est végan : nous n’avons pas de canines comme les grands prédateurs, nous n’avons pas non plus leurs intestins courts pour digérer efficacement la chair animale… mais à tous ces arguments on peut trouver son antithèse.
Pourtant l’expérience faite dans ce reportage est sans appel à mes yeux et prouve définitivement que l’homme n’est pas fait pour manger de la viande.
On a mis un enfant ayant faim en présence d’un lapin (vivant) et d’une banane (ou un fruit quelconque). Et on a observé ce qui allait se passer ?
Croyez-vous que l’enfant se sera jeter tous crocs dehors sur sa malheureuse proie et l’aura étriper violemment de ses mains pour le bouffer… mmh, je vous laisse imaginer…
Evidemment ce n’est pas le comportement attendu d’un jeune humain.
Même si c’est un adolescent, et même si on lui donne un couteau.
Ce qu’il se passera réellement c’est que l’enfant ou l’adolescent instinctivement voudra caresser le lapin, et puis éventuellement dégustera tranquillement la banane.
Voilà pour moi la preuve ultime.
une évolution opportuniste…
L’homme a été obligé à un moment donné de son évolution de se nourrir de viande animale à cause de bouleversements climatiques, environnementaux et sociaux divers. Ainsi ce changement de nourriture à tendance carnée a sans aucun doute eu un impact sur son physique, sur ses capacités cognitives, sur sa façon d’appréhender le monde et sa prise de conscience à pouvoir le dominer.
Néanmoins, l’être humain n’a jamais pu manger un animal de la même façon qu’un carnivore. Nous devons cuire la viande (ou le poisson)! Et pour la conserver, il a fallu qu’on mette au point des techniques de fumage… L’erichia E.coli y veille. Avant de manger des animaux, il nous aura au moins fallu maîtriser le feu.
Apprentissages…
Nous avons appris à consommer des produits d’origine animale, et on nous l’enseigne dès notre plus jeune âge, en donnant du lait de vache à nos bébés, du jambon, des knacks, des bâtonnets de poisson et des yaourts à nos enfants, des œufs, du fromage, des glaces et des hamburgers à nos adolescents. Ça ne ressemble plus à des animaux, et c’est fait exprès.
De prime abord beaucoup d’enfants n’aiment pas la viande ni le poisson, au grand dam de leurs parents. Avec le temps, les jeunes se laissent embrigadés par la « norme« , et puis ils apprécient, et puis ils deviennent addicts.
La grande distribution et l’industrie agro-alimentaire y pourvoient avec des jolis emballages, de la publicité agressive, répétitive et ciblée.
Ce faisant, ils coupent dans leurs esprits le lien charnel entre le produit qu’on avale goulûment et l’animal sensible et vivant.
Carnivores…?
Les gens me font rigoler quand je les entends s’autoproclamer « carnivores » !
Les carnivores que nous connaissons, tels les grands félins et certains mammifères marins, pratiquent des méthodes que nous n’avons jamais imitées.
Ils chassent et dévorent leurs proies aussitôt en plongeant leur gueule directement dans la chair chaude et sanguinolente.
Non, nous ne pouvons définitivement pas agir ainsi. ça nous révulse.
Des carnivores? Ne serions-nous pas plutôt des… charognards ?
Choquant ? Réfléchissons un instant:
D’abord nous faisons tuer les animaux par d’autres personnes parce que la plupart d’entre nous en est totalement incapable tellement c’est insupportable.
La carcasse est alors découpée, conditionnée et même surgelée.
Puis nous allons acheter des morceaux de cette carcasse, morte depuis quelques jours déjà.
Enfin nous allons la préparer, l’assaisonner, la broyer, la mixer, la colorer, la rôtir, la saler, la poivrer, l’enrober, l’empaqueter, bien la présenter (voyez l’engouement pour les émissions culinaires) mais…
Malgré le bel emballage, ça reste bien de la charogne.
Définition Wikipédia : Un charognard est un animal qui se nourrit de charogne, c’est-à-dire d’animaux morts qu’il n’a pas tués lui-même.
Action…
Cela fait maintenant plus d’une dizaine d’années que nous sommes végétariens à 95 %, végan à 50 % et bio le plus possible.
Nous nous en portons plus que bien.
Personnellement, le végétarisme m’a permis de:
- Retrouver (presque) la taille de mes 20 ans
- Stabiliser mon poids
- Renforcer mon moral
- Supprimer mes problèmes récurrents liés à des sinusites chroniques
- Améliorer mon transit intestinal
Je ne suis pas fondamentalement contre le fait de consommer des produits d’origine animale. Je m’insurge contre :
- la surconsommation
- l’élevage intensif
- la maltraitance animale
- la destruction de l’environnement
- la communication mensongère de l’agro-alimentaire et ses lobbies à propos de notre santé.
Nous faisons notre part (même si ce n’est pas parfait)
et nous contribuons à notre façon à un monde meilleur,
avec courage et douceur.
Je crois profondément que le végétarisme (ou une alimentation à tendance végétale)
est l’avenir de l’être humain.
Si ce dernier ne prend pas conscience des enjeux cruciaux pour lui-même et la planète,
nous allons tous droit dans le mur.
Alors sautez le pas !
Ce blog existe pour aider ceux qui désirent entamer une transition
vers une alimentation consciente, responsable, saine
et surtout qui rime avec saveur et plaisir.
Eh oui, les 2 sont totalement compatibles !