On entend que ça, notre corps est trop acide, on produit trop d’acides, notre alimentation est acidifiante, le stress nous acidifie, nos mode de vie sont trop acides… bref, on est immergé en permanence dans un bain d’acide (sulfurique? mmmh…) et on a l’impression qu’on va être rongé de l’intérieur par une corrosion inéluctable. Mais qu’est-ce que c’est réellement cette histoire d’acidose, qu’est-ce qu’elle a à voir avec notre santé et surtout avec notre assiette, quels en sont les mécanismes, les conséquences et les remèdes?
Le grand livre de l’équilibre acido-basique de Anne Dufour et Catherine Dupin va nous expliquer tout ça clairement et simplement.
pH kézaco?
Comme tout le monde le sait, notre corps a une température moyenne de 37°, c’est son truc, il est bien comme ça et il sait parfaitement se réguler comme par exemple faire baisser de la fièvre. En ce qui concerne son pH, c’est la même chose, nos cellules adorent se baigner dans un pH neutre, c’est ainsi qu’elles fonctionnent au top de leur forme. C’est pourquoi il est vital que le pH sanguin (7,35 soit légèrement alcalin) reste parfaitement stable car une modification de quelques points pouvant entraîner une acidose aigüe conduit rapidement à la mort (eh ouais, une broutille!) En revanche le pH de l’urine peut lui grandement varier car les reins filtrent pour permettre justement au sang de ne pas varier.
NB/ pH neutre = 7 / pH acide = de 0 à 7 / pH alcalin (ou basique) = de 7,01 à 14
acidose grandissante…
Tous les événements de notre vie tendent à produire de l’acidité (rigoler, respirer, réfléchir, s’énerver, guérir…) Le simple fait de digérer des aliments produit du CO2 donc de l’acide. Par conséquent, notre organisme s’adonne quotidiennement à une gestion constante des échanges d’électrons induits par des milliers de réactions chimiques générées à chaque seconde par notre métabolisme. D’un côté l’anabolisme (les processus de construction, de réparation de tissus…) et de l’ autre le catabolisme (les processus de dégradation afin d’éliminer les vieilles cellules).
NB/ Une perte d’électron est une oxydation. A l’inverse, un antioxydant donne un électron.
Dans notre société, il s’agit plutôt d’acidose métabolique latente. Juste un peu trop d’acidité… vous allez me dire, bah ça c’est pas très grave… Oui mais un peu trop, en permanence et sur le long terme, cette acidose finit par perturber tout l’ensemble de notre corps.
Comme il est expliqué très judicieusement dans le livre :
« La différence entre l’acidose aigüe et l’acidose métabolique latente pourrait se comparer avec la différence entre une carence en vitamine C (scorbut) et une déficience en vitamine C, courante, qui rend irritable, fatigué, provoque de petits saignements et douleurs de gencives, une légère faiblesse immunitaire, une tendance à faire de l’allergie et de l’asthme… Pas grave, mais suffisant pour obérer la qualité de vie, gêner au quotidien, attraper tous les virus qui passent, mal s’en défendre et donc faire des surinfections bactériennes avec recours aux antibiotiques, puis une mycose due aux antibiotiques, etc. »
L’importance du sang…
Notre sang, grâce au cœur, circule dans les artères et les veines, est oxygéné par les poumons et y retourne pour éliminer le gaz carbonique récupéré dans le corps. Sa bonne santé est essentielle car c’est lui qui achemine la nourriture et l’oxygène vers chacune de nos cellules (globules rouges), qui évacue les déchets (plasma), et qui défend le corps contre les maladies (globules blancs). Une acidose latente le rend légèrement trop acide et c’est tout notre corps qui en est affecté, y compris notre cerveau. Alors vous comprendrez aisément pourquoi notre corps veille sur son équilibre acido-basique comme une louve sur ses petits. Il recherchera à tout prix à retrouver son équilibre chimique interne. C’est ce qu’on appelle l’homéostasie, cette faculté naturelle à retrouver son équilibre pour un fonctionnement optimal.
la digestion des protéines en cause…
Les acides aminés (constituants des protéines) sont neutres, acides ou alcalins. Les protéines ne sont pas acides en elle-même, elles deviennent acidifiantes lors de la digestion.
Lorsque l’on digère des protéines animales, des acides forts sont libérés (acide sulfurique, acide phosphorique…). Ils doivent être impérativement éliminés et ne peuvent l’être que par les reins.
Quant aux protéines végétales, elles sont accompagnées de minéraux basiques (potassium, calcium…) qui contrebalancent l’acidité, mais elles libèrent aussi des acides (acides citriques, tartrique, malique…). Ces derniers, dits faibles, sont transformés dans l’organisme en gaz carbonique, facilement évacués par les poumons qui, il faut le préciser, éliminent environ 90 % des acides du corps. D’où l’importance de la respiration et de l’activité physique.
conséquences…
L’acidose latente impacte le corps à tous les niveaux:
fatigue, troubles urinaires, calculs, crampes, arthrose, ulcères, eczéma, frilosité, transpiration excessive, surpoids, troubles digestifs, constipation, sinusites à répétition, dépression, susceptibilité…
Évidemment de nombreux autres facteurs peuvent être impliqués (stress, alcool, cigarettes, pollution…) mais dans tous les cas, il est préférable de rétablir l’équilibre acido-basique.
La CONSTIPATION est engendrée par une alimentation trop riche en protéines et trop pauvre en fibres. Peu d’aliments d’origine végétale (classique en Occident), pas assez d’eau et une absence d’activité physique sont les principales causes de la constipation.
La FRILOSITÉ (sensation d’avoir froid tout le temps, d’être fatigué, lent) est une des manifestations de l’acidose latente qui conduit effectivement à une sorte de ralentissement général. S’enrouler dans un plaid sur son canapé ne fera pas avancé le chmilblik. Contre toute attente (et malgré sa petite voix intérieure qui n’a jamais envie de rien!), il est préférable de sortir, respirer, bouger. Non seulement vous relancerez la circulation du sang et l’oxygénation des cellules, mais vous éliminerez aussi plus d’acides par la voie respiratoire.
Les MYCOSES, bêtes noires de notre bien-être, comme celles déclenchées par le champignon candida, ne se développent qu’en milieu acide. Quand on sait ça, ben y’a plus qu’à !
L’OSTÉOPOROSE
Le sang au pH trop acide cherche par tous les moyens à récupérer des « bases » (des minéraux alcalinisant) afin de retrouver son pH idéal. Pour ce faire, il va piocher dans la plus grande réserve minérale du corps : l’os. Il va alors stimuler des cellules appelées ostéoclastes qui vont s’attaquer à notre squelette pour pouvoir récupérer par exemple du calcium (alcalinisant). Un bien pour un mal : pH stabilisé mais squelette fragilisé.
STRESS, IRRITABILITÉ, MAUVAISE HUMEUR
« Une alimentation acidifiante augmente l’élimination urinaire de magnésium. Or, ce précieux minéral est notre bouclier antistress. Plus on mange de viande, plus on perd de magnésium, plus on est sensible au stress, au bruit, moins on supporte les petites tracasseries du quotidien. (…) Par ailleurs, le magnésium est fortement impliqué dans la santé cardiaque. Autrement dit, une mauvaise humeur chronique, une angoisse de chaque instant, un état de stress quotidien, pavent la voie à une menace cardiaque. »
Mais l’acidose n’est pas une fatalité…
Voici comment la contrarier en sollicitant notre arsenal de bataille et ainsi permettre à notre organisme d’être au meilleur de sa forme... CLIC pour lire la suite 🙂